
Le projet consiste en la conception d’une passerelle en bois permettant de franchir un canal sur une portée de 20 mètres. La conception s’appuie sur le principe de réciprocité développé par Léonard de Vinci, adapté ici pour exploiter les qualités mécaniques du bois, notamment sa capacité à travailler efficacement en compression.
La passerelle se compose de trois travées: deux travées périphériques répondant aux exigences d’accessibilité PMR grâce à des rampes inclinées de faible pente. Une travée centrale, desservie par des escaliers, surmontée d’une structure réciproque en bois. Cette structure est reliée à la travée centrale par des tirants métalliques, qui assurent le lestage nécessaire pour stabiliser la structure face aux risques de soulèvement.
Les deux rampes périphériques, d’une longueur de 60 mètres chacune, permettent une accessibilité fluide, répondant aux normes PMR. L’une des rampes prolonge l’usage de la passerelle en créant un ponton au-dessus de l’eau, offrant ainsi un espace unique de contemplation et de connexion avec le paysage environnant.
Conçue avec Maxime Humbert et Arthur d’Arabian

La passerelle utilise une conception technique alliant tradition et modernité pour répondre aux exigences structurelles et esthétiques. La structure réciproque est assemblée à mi-bois, assurant un emboîtement précis et une répartition homogène des charges. Les tirants métalliques, fixés à l’aide de platines ajustables, stabilisent l’ensemble contre les contraintes de soulèvement. Les rampes d’accès, construites en poutres treillis en bois, garantissent légèreté, rigidité et respect des normes d’accessibilité. Enfin, des câbles métalliques en croix de Saint-André assurent le contreventement de la structure primaire, contribuant à la stabilité globale. Cette conception respecte les DTU applicables pour une mise en œuvre durable et fiable.


La conception de la passerelle privilégie des solutions durables pour résister aux agressions extérieures. Les éléments structurels sont protégés par des planches en bois naturellement résistantes à l’humidité, qui servent de platelage et de barrière protectrice. Faciles à remplacer, elles prolongent la durée de vie de la passerelle tout en simplifiant son entretien. Pour les zones sans platelage, comme la structure réciproque, des protections métalliques couvrent les bois vulnérables, favorisant le drainage et prévenant les dégradations liées à l’humidité. Cette approche combine esthétisme, fonctionnalité et longévité.



Essences
La passerelle combine trois essences de bois adaptées aux contraintes techniques et esthétiques. Le mélèze, utilisé pour la structure générale (67 m³), offre une excellente résistance à l’humidité et aux intempéries. Les éléments transversaux de la structure réciproque sont en chêne (3,5 m³), choisi pour sa densité et sa stabilité mécanique. Le platelage, réalisé en douglas (12,5 m³), allie durabilité et facilité d’entretien. Au total, 83 m³ de bois naturel et local sont intégrés, garantissant robustesse, fonctionnalité et respect de l’environnement.


